C'est un nouveau bâtiment de travail au
sens maritime du terme, une annexe de 16 m de long pour 70 tonnes !
L'École européenne supérieure d'art de Bretagne (EESAB) a choisi un
ancien chalutier pour en faire un « un navire de recherche artistique et
pédagogique ».
L'idée a été portée par trois enseignants basés à Rennes, Brest et
Lorient. Nicolas Floch, Erwan Mével et Jocelyn Cottencin. Le principe
existe déjà à bord de péniches ou d'autres éléments de transports
terrestres. Mais jamais personne n'a eu l'idée d'utiliser un ancien
navire de pêche pour y accueillir des élèves et des projets artistiques
liés à la mer mais pas seulement. Pas étonnant que le concept naît en
Bretagne, forte de ses 3.000 km de côtes !
Chalutier à voiles
Le Grand Largue a été construit en 1981, à Camaret, et a travaillé à la
pêche jusqu'en 2006. Son propriétaire depuis 2007, Pierre-Yves Glorennec
(Avel Vor Technologie), en a fait un navire d'essais, notamment autour
des moyens à mettre en oeuvre pour diminuer la consommation de gasoil et
diminuer le roulis des navires de pêche. Deux mâts lui permettent de
déployer trois voiles sur enrouleur. Cet apport vélique permet au navire
de diminuer les tours au moteur et de limiter considérablement le
phénomène de roulis, en appuyant le bateau grâce au vent.
Atelier mobile
Les enseignants en arts plastiques ont choisi ce bateau de travail pour
en faire « un navire de recherche artistique et pédagogique pensé comme
un atelier mobile ». Cette plate-forme de travail peut accueillir et
loger douze personnes pour des projets d'une semaine à deux mois.
Projets de master, échanges Erasmus, travaux thématiques de tous
niveaux... Le navire, gracieusement mis à disposition par son
propriétaire, devrait être utilisé autour de 80 jours par an.
À bord,
pas le confort d'un navire moderne, pas de fioriture et surtout une
promiscuité qu'il faudra accepter. Huit à neuf étudiants se retrouveront
24 h sur 24 à bord de ce vieux navire en bois, en compagnie de leurs
enseignants et du capitaine embauché pour l'occasion. Il faudra
s'habituer à cet environnement spartiate, résister au mal de mer et
apprendre à travailler dans un espace clos, partagé et plutôt restreint.
Les étudiants, eux-mêmes, ont dessiné et réalisé une partie des
aménagements intérieurs, les couchettes étant installées tout en bas,
dans l'ancienne cale à poisson !
Aller à la rencontre d'autres
territoires, d'autres cultures, d'autres discipline. Les élèves de
l'EESAB vont pouvoir étendre leur visibilité et leur horizon de travail.