dimanche 10 août 2014

Deuxième canal à Suez?


  Photo Marc Ottini

L’Égypte veut creuser une deuxième voie d’eau: Le nouveau canal doit permettre de réduire le temps d’attente des navires, qui est de onze heures aujourd’hui, à seulement trois heures à l’avenir. 

L’Égypte a dévoilé, le mardi 5 août, son projet de creuser un deuxième canal de 72 km le long du canal de Suez. Ce nouveau passage permettrait de développer le trafic sur un axe majeur des échanges entre l’Europe et l’Asie. Le coût de l’ouvrage avoisine 4 milliards de dollars et les travaux pourraient être achevés d’ici cinq ans.
Ouvert à la navigation en 1869, le canal de Suez mesure 161 km entre Port-Saïd, sur la Méditerranée, et Suez, sur la mer Rouge. Le projet de nouveau canal comprend 35 km de creusement proprement dit et 37 km d’élargissement et d’approfondissement du canal actuel. Il doit permettre d’accroître les zones où les navires peuvent se croiser.
Actuellement, le transit des navires est organisé en convois alternés, au rythme d'un convoi par jour en route vers le nord et deux convois en route vers le sud, les navires se croisant principalement au niveau du Grand Lac Amer. Le nouveau canal doit permettre de réduire le temps d’attente des navires, qui est de onze heures aujourd’hui, à seulement trois heures à l’avenir.

En s’engageant dans sa réalisation, le régime issu du coup d’État militaire de juillet 2013 marque son souci de redresser une économie minée par l’instabilité politique. Les touristes ont fui le pays et les investissements étrangers sont en chute libre. Le nouveau canal est le principal volet d’un vaste projet d’expansion du port et des installations commerciales de Suez. Ce grand chantier pourrait redorer le blason de l’Égypte auprès des entreprises étrangères et faire du pays un pôle commercial de premier plan.
Le budget de l’État égyptien y trouverait aussi son compte. Le canal lui rapporte actuellement 5 milliards de dollars par an et constitue une source vitale de devises. L’accroissement du trafic pourrait faire passer ces recettes à 13 milliards de dollars selon certains experts.
Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, ancien chef d’état-major de l’armée, a précisé que cette dernière aura la responsabilité de la réalisation du projet au sein d’un consortium, officiellement pour des raisons de sécurité. En principe, les sociétés chargées des études doivent être choisies après un appel d’offres. D’après la presse égyptienne, les filiales égyptiennes et saoudiennes de l’important groupe d’ingénierie libanais Dar al-Handasah auraient, en fait, déjà été retenues pour faire ce travail.
Dans un discours à la nation, le président al Sissi a affirmé que le projet ne recevra aucun financement étranger et que les fonds proviendront uniquement des banques nationales et des contributions individuelles des Égyptiens eux-mêmes. Il a demandé une participation de 100 livres égyptiennes (environ 10 euros) pour ceux qui vivent en Égypte et de 100 dollars (74 euros) pour ceux qui résident à l’étranger.

Le canal de Suez enregistre un trafic record cette année, en partie en raison des retards pris par les travaux d’élargissement du canal de Panama. En mai 2014, 704 navires ont emprunté le canal, soit une augmentation de 6,9% par rapport au mois précédent. Parmi eux, 256 étaient des porte-conteneurs. L’Autorité du canal de Suez souligne que la taille moyenne de ces porte-conteneurs est de 7 750 EVP, alors que la taille maximum des porte-conteneurs pouvant transiter par Panama est actuellement d’environ 5 500 EVP.
http://www.lemarin.fr/articles/detail/items/canal-de-suez-legypte-veut-creuser-une-deuxieme-voie-deau.html

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