lundi 14 décembre 2015

Samuel Zambaldi, charpentier de marine




Samuel Zambaldi a créé son entreprise « Charpentier Marine Morbihan, » il y a cinq ans, dans la zone artisanale de Kerran, à Saint-Philibert (56). Un chantier respectueux de l'environnement. Les deux alvéoles qu'il occupe sur la zone artisanale de Kerran ne désemplissent pas.
Les Cognacs, Corsaires, Muscadet et autre Dragons, honorables coques de bois, viennent régulièrement se refaire une petite santé entre ses mains. Samuel Zambaldi est charpentier de marine. Il a fait de la réparation de bateaux en bois, sa spécialité. « Parfois de très vieilles unités. Parfois d'autres plus récentes avec une coque composite, mais aménagées avec de grandes parties en bois qui nécessitent de l'entretien », précise le chef d'entreprise. Charpentier Marine Morbihan occupe depuis 2010 deux alvéoles du chantier naval AB Yachting. Depuis cinq ans, elles ne désemplissent pas.
Ce Brésilien d'origine a dû se former de nouveau à son métier de charpentier, quand il est arrivé en France, il y a quelques années. « Il y a des similitudes dans les techniques et les outils », explique-t-il. « Mais, les techniques de charpentier de marine en France relèvent d'une tradition très ancienne. On utilise des techniques dont on ne sait même pas d'où elles remontent ».
Une formation en Touraine, complétée par une autre à l'Afpa d'Auray et le jeune charpentier fait ses premières armes dans un chantier de Baden. « Petit à petit, quand on travaille avec les bonnes personnes, on acquiert de l'autonomie », dit-il. L'idée de monter ma propre entreprise s'est imposée naturellement ».
Matériaux naturels
En 2010, il saute le pas, avec une idée très précise de ce qu'il souhaite faire. Son entreprise respectera le plus possible l'environnement. Pas de résine d'époxy, de peinture polyuréthane, ou de mastic polyester. Il privilégie des matériaux naturels comme le chanvre, le mastic de vitrier ou l'huile de lin. « On peut être confrontés ou pas à l'utilisation de l'époxy, mais on utilise le plus possible des matériaux naturels. C'est meilleur pour la santé du charpentier et pour la mer aussi ».
Une démarche écologique qu'il a étendue au tri des déchets. Son entreprise adhère au dispositif de la vague bleue. L'ensemble des déchets produits par son activité est trié et recyclé, bois, plastique, déchets toxiques. « Ça me semble tellement évident. Quand j'en vois certains brûler eux-mêmes leurs déchets, ça me désole », soupire-t-il.
Depuis cinq ans, son chiffre d'affaires progresse : 120.000 € pour l'année 2015. Il emploie un ouvrier et deux apprentis : « J'aime l'idée de transmettre des gestes et une technique », confie-t-il. La rareté de son métier, le bouche à oreille et l'aide apportée par le cluster maritime du Morbihan contribue à remplir le carnet de commande.


Rénovation complète
Actuellement, en plus des réparations courantes, à effectuer sur diverses coques bois, deux gros projets de rénovation accaparent une alvéole. La rénovation complète d'un Dragon, un très beau voilier à la coque en bois très altérée et un voilier de dix mètres, un plan Maïca de 10 mètres, qui flottait tout juste quand son nouveau propriétaire l'a acquis dans un port méditerranéen.
«On travaille essentiellement avec des clients du Morbihan », explique Samuel Zambaldi. Certains de nos clients ont hérité de leur bateau en bois. Ça coûte très cher à entretenir. Comme on est une petite équipe, on leur propose de travailler sur leur propre bateau s'ils le désirent».
Et pourquoi pas la pêche ?
De plus en plus le chantier diversifie son activité et se tourne vers la pêche « très demandeuse de services », note le charpentier de marine. « Les bateaux de travail s'usent vite. Et il y a une soixantaine de navires de pêche dans la baie de Quiberon ». De quoi assurer du travail au petit chantier de Saint-Philibert.

Charpentier Marine Morbihan, 27, ZA de Kerran, à Saint- Philibert.
 

http://www.meretmarine.com/fr/content/samuel-zambaldi-un-charpentier-de-marine-ecolo-0

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