Laurent Simons est gardien de phare depuis plus de quarante ans. Et il est toujours aussi passionné par son métier.
Les phares se dressent, fiers, sentinelles figées sur leurs promontoires. Ils semblent refléter les lueurs des océans et des mers, attirent aventuriers et navigateurs, de jour comme de nuit. Derrière ces tours, parfois monuments classés, se cachent un métier qui tend à disparaître : gardien de phare. Laurent Simons en est un depuis plus de quarante ans avec la même passion et implication. "J’ai la mémoire de ce métier. Je l’ai dans le cœur".
Originaire de Meurthe-et-Moselle, en Lorraine, Laurent pensait suivre la voie familiale : la sidérurgie. "À 17 ans, j’étais la dernière génération à y entrer. Mon grand-père et mon père y ont fait toute leur carrière". Mais en 1978, les grands mouvements ouvriers et le plan Davignon signe la fermeture de l’usine. Laurent se tourne alors vers l’intérim.
En 1983, un séjour en vacances dans le Sud change tout : il décide de s’installer près de la mer avec son épouse. L’intérim le mène à Marcel, skipper et constructeur de bateaux en bois, qui lui fait découvrir la navigation et la littérature maritime. "Je me suis dit : ça y est j’ai trouvé ma voie".
Puis il tombe sur une annonce : poste de gardien de phare électromécanicien. Son CAP en poche, il réussit le concours et se retrouve parmi les neuf sélectionnés sur plus de 500 candidats. Formé à l’École des Phares et Balises de Brest, il occupe un poste en Corse en 1987. "En 1995, j’ai appris que le poste au phare de Leucate se libérait, ma candidature a été acceptée".
Depuis trente ans, il veille sur ce phare avec son épouse tout en étant responsable des phares et feux de l’Aude et du Roussillon. "Chaque jour est différent : les interventions sont variées et à des lieux différents. Il y a la gestion des urgences, le dépannage, le préventif, la modernisation. Je rencontre des gens passionnants. J’ai un rapport simple avec les gens".
"Je suis reconnaissant de la vie de pouvoir exercer ce métier qui est passionnant. Je suis dans des sites exceptionnels. C’est un métier d’aventure", confie-t-il dans le film documentaire de François Brun Le dernier gardien de phare d’Occitanie. Parmi ses souvenirs marquants, un sauvetage : "Un soir de février à Senetosa, nous avons recueilli des plongeurs de l’armée qui avaient dérivé à cause du courant. Ils avaient aperçu la lumière du phare, c’est ce qui les a sauvés".
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